booth

John Rudolphus Booth, 1827-1925

Baron de bois
Section 50½, Lot 1

Né à Waterloo, au Québec, le 5 avril 1827, Booth arriva à Ottawa durant les années 1850 pour chercher fortune avec un maigre neuf dollars en poche. Même s’il fit des progrès réguliers, en construisant un petit moulin à bardeaux aux Chutes de la Chaudière, il subit plusieurs revers importants jusqu’à sa première percée en 1859, alors qu’il obtint le contrat d’approvisionnement en bois d’œuvre pour la construction des nouveaux édifices du Parlement du Canada.

Booth retira un profit substantiel de ce contrat, qui lui permit de se lancer dans d’autres entreprises commerciales. En 1867, il fit une surenchère sur d’autres marchands de bois pour les concessions forestières de la rivière Madawaska antérieurement détenues par feu John Egan. Il transforma un investissement de 45 000 $ en un profit énorme; des années plus tard, il refusa une offre de 1,5 million $ pour ces concessions. En fin de compte, ses moulins produisirent plus de bois d’œuvre que toute autre entreprise au monde.

Booth possédait aussi une flotte de bateaux sur les Grands Lacs dans le cadre de son vaste réseau de transport. Même si le basin hydrographique de la rivière des Outaouais offrait une voie naturelle pour transporter les trains de bois, ses affluents ne s’aventuraient pas dans les zones d’atteinte des concessions de bois d’œuvre de Booth. Il se lança donc dans une nouvelle entreprise : construire un réseau ferroviaire pour completer ses autres activités. Il possédait déjà la Canada Atlantic Railway, qu’il utilisait pour transporter le bois scié de ses moulins sur la Chaudière à son usine de rabotage et à ses entrepôts de triage à Burlington, au Vermont, et à ses bureaux de vente à Boston. Le premier objectif de la nouvelle Ottawa, Arnprior and Parry Sound Railway était de transporter le bois d’œuvre abattu dans des zones inaccessibles par voie d’eau.

Étant donné que la production du seul bois de pin ne pouvait pas compenser le coût du transport ferroviaire, Booth diversifia en ajoutant des wagons de voyageurs et de marchandises. Il construisit également des silos à grain sur les Grands Lacs et forma une compagnie de cargos afin que les producteurs pussent utiliser son chemin de fer pour expédier le grain de l’Ouest. Et ils le firent puisque le chemin de fer raccourcissait le trajet entre Chicago et Montréal de 1 300 km. Booth vendit la voie ferrée à la Compagnie du chemin de fer du Grand Tronc en 1904 pour 14 millions $.

Booth figurait parmi les philanthropes très généreux d’Ottawa. Il a fait des dons considérables à des organismes de bienfaisance et à d’autres agences qui prenaient soin des malades et des démunis. Au nombre des trois membres fondateurs de l’Hôpital St. Luke, prédécesseur de l’Hôpital Civic, il fit un don de 10 000 $ pour sa création.

Booth finit par étoffer ses entreprises commerciales dans la production de pâte, de papier et de carton, en demeurant actif jusqu’à quelques mois avant son décès àl’âge de 98 ans. Il ne se remit jamais d’un rhume attrapé durant l’un de ses voyages annuels dans ses concessions forestièeres de la Madawaska. Le 8 décembre 1925, il mourut comme un des hommes les plus riches au Canada, avec une succession estimée à environ $ 33 millions.


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