Une aube néo-zélandaise d’acte du souvenir au Cimetière militaire national
À 7 h le 10 novembre, sous un ciel calme et embrumé, des membres de la Force de défense de la Nouvelle-Zélande (NZDF) et de la Haute Commission de Nouvelle-Zélande au Canada se sont réunis au Cimetière militaire national du Canada, situé dans le cimetière Beechwood, pour tenir un acte solennel du souvenir.
L’heure matinale n’était pas fortuite, elle s’inscrivait dans la continuité de la tradition du service à l’aube, un élément marquant de la culture commémorative néo-zélandaise. Alors que les premières lueurs du jour se levaient au-dessus des pierres tombales, le silence du matin rappelait la révérence des cérémonies de l’Anzac Day célébrées au pays, reliant ceux présents à Ottawa aux Néo-Zélandais debout en silence à travers le monde.
En hommage au sergent-pilote Blyth Kempton-Werohia
La cérémonie de cette année était centrée sur le sergent-pilote Blyth Kempton-Werohia de la Royal New Zealand Air Force, qui a perdu la vie le 14 août 1942 lors d’un entraînement au No. 31 Bombing & Gunnery School à Picton, en Ontario. À seulement 21 ans, il faisait partie des milliers de Néo-Zélandais ayant voyagé à l’étranger dans le cadre du Programme d’entraînement aérien du Commonwealth britannique, tissant ainsi les liens profonds entre la Nouvelle-Zélande et le Canada qui perdurent encore aujourd’hui.
La cérémonie a débuté par les mots de bienvenue de l’attaché de défense, suivis d’un moment de silence. L’acte du souvenir (l’Ode) a ensuite été lu en anglais et en te reo maori, reflétant la base biculturelle de l’identité néo-zélandaise. Une lecture du poème « Au champ d’honneur » (In Flanders Fields) a rappelé l’universalité de la perte et du souvenir partagés par toutes les nations ayant servi.
Une gerbe a ensuite été déposée sur la pierre tombale du sergent-pilote Kempton-Werohia, puis des coquelicots ont été placés par des membres de la NZDF et des représentants de la Haute Commission, chacun représentant un geste de mémoire venant d’une nation située à l’autre bout du monde.
L’héritage du service à l’aube
Le service à l’aube occupe une place sacrée dans la tradition militaire de la Nouvelle-Zélande. Comme le souligne la Force de défense de la Nouvelle-Zélande, il symbolise le moment calme de la journée où les soldats se mettaient en position, un instant de vigilance et de réflexion, suspendu entre l’obscurité et la lumière.
À travers le monde, de Gallipoli à Ottawa, l’heure de l’aube est devenue un symbole puissant du souvenir, un symbole qui transcende la géographie et le temps. Se rassembler avant le lever du soleil incarne la résilience, l’unité et l’espoir.
Pour ceux présents à Beechwood, il ne s’agissait pas seulement d’un souvenir du passé, mais aussi d’une réaffirmation des valeurs communes entre la Nouvelle-Zélande et le Canada, deux nations qui ont toujours œuvré ensemble, que ce soit en temps de guerre, dans les opérations de maintien de la paix ou dans la poursuite de la sécurité mondiale.
Nous nous souviendrons d’eux
Alors que le soleil se levait au-dessus du Cimetière militaire national, les derniers mots de l’Ode ont résonné dans l’air calme :
« Au coucher du soleil et au matin, nous nous souviendrons d’eux.
Ka maumahara tonu tātou ki a rātou. »
À travers cet acte du souvenir, la Force de défense de la Nouvelle-Zélande et la Haute Commission de Nouvelle-Zélande ont rendu hommage non seulement au sergent-pilote Blyth Kempton-Werohia, mais aussi à tous les Néo-Zélandais ayant servi et sacrifié leur vie à l’étranger, veillant à ce que leur mémoire perdure, même dans les coins les plus éloignés du monde.